Un atterrissage en douceur
Pour des volontaires comme Sami Rahikainen, il est crucial d’établir une relation de confiance avec les migrants qui arrivent dans un nouvel endroit à la recherche d’une toute nouvelle vie. Voici son histoire.
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La centrale nucléaire de Tchernobyl, à proximité de la ville de Pripyat (Ukraine), aujourd’hui abandonnée. Photo : Luke Tchalenko/FICR
Nul ne connaît mieux les conséquences à long terme d’une catastrophe nucléaire de grande ampleur que les volontaires et les employés de la Croix-Rouge du Bélarus. Trois décennies après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la Société nationale continue à aider des habitants à faire face aux conséquences sanitaires potentiellement mortelles causées par l’exposition à des niveaux excessifs de radiation.
«Plus de 2 millions de personnes ont été touchées, soit un habitant du pays sur cinq», explique Victor Kolbanov, secrétaire général de la Croix-Rouge du Bélarus. «Plus de 135 000 personnes ont été déplacées des zones contaminées, qui couvrent 23 % du territoire national.»
La République du Bélarus, la Fédération de Russie et l’Ukraine furent les pays les plus durement touchés par l’accident. À l’instar des deux autres Sociétés nationales, la Croix-Rouge du Bélarus a fourni des vivres, des vêtements, des soins médicaux et d’autres produits de première nécessité aux personnes qui avaient tout perdu. Au cours des années suivant l’accident, l’incidence du cancer de la thyroïde, par exemple, augmenta de manière spectaculaire, en particulier chez les enfants.
Ce travail se poursuit toujours. Les dispensaires mobiles de la Société nationale se rendent dans des zones périphériques pour soigner les habitants et dépister les cas de cancer de la thyroïde. Grâce au dépistage précoce et aux traitements spécialisés, explique Victor Kolbanov, le taux de survie a fortement augmenté.
Ces efforts à long terme au Bélarus, ainsi que des programmes similaires en Russie et en Ukraine, font partie d’une action de plus grande envergure, le programme d’assistance humanitaire et de réhabilitation de Tchernobyl (CHARP), soutenu par la FICR et par un certain nombre de Sociétés nationales depuis plus de vingt ans. Le programme, qui est venu en aide à plus de 4,2 millions de personnes au total, a inclus au fil des ans, entre autres, des secours immédiats dans les centres d’évacuation, la détection de la radioactivité absorbée par les personnes et par les aliments, des soins médicaux et psychosociaux et une assistance financière.
Faire face aux accidents futurs
Les besoins étant désormais moins aigus, et les organismes locaux ayant développé leurs services à la population, le programme CHARP est arrivé à terme, mais les Sociétés nationales des pays touchés poursuivent leurs activités. Pour la FICR comme pour de nombreuses Sociétés nationales, l’accent est placé aujourd’hui sur la réduction des risques et sur le renforcement des capacités des Sociétés nationales et des communautés en termes de préparation et de réaction aux cas où des catastrophes similaires se produiraient à l’avenir.
L’accident de Fukushima en 2011 au Japon, dans le sillage d’une succession d’autres catastrophes technologiques (marées noires, fuites de gaz, accidents industriels, etc.), a imprimé une nouvelle urgence aux activités de préparation du Mouvement.
L’un des résultats a été le programme de la FICR sur la préparation aux situations d’urgence nucléaire et radiologique, qui a pour objet d’appuyer les activités des Sociétés nationales dans tous les domaines allant de la préparation aux interventions et à la réhabilitation après des catastrophes chimiques, radiologiques, biologiques et nucléaires. En 2015, le programme a publié un document très complet de 110 pages, Nuclear and Radiological Emergency Guidelines: Preparedness, Response and Recovery, qui formule des directives générales sur la manière dont les Sociétés nationales et les communautés peuvent agir pour mieux se préparer à une urgence nucléaire ou radiologique.
La FICR coopère maintenant plus étroitement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique, afin d’être informée rapidement des situations d’urgence nucléaires. Elle appuie aussi les efforts destinés à dresser une liste d’experts qui pourraient, entre autres, aider les Sociétés nationales à adapter leurs capacités de réaction actuelles pour répondre aux besoins spécifiques d’une situation d’urgence nucléaire.
À ce jour, 25 Sociétés nationales de toutes les régions du monde travaillent activement pour renforcer leurs capacités et celles du Mouvement tout entier. C’est ainsi que la région asiatique met sur pied une équipe technique d’intervention qui pourrait servir de ressource régionale en cas d’urgence. Ces efforts prennent de l’ampleur à l’heure où un nombre croissant de centrales nucléaires entrent en service dans des pays en voie d’industrialisation et d’urbanisation.
Pour Victor Kolbanov, ces activités de préparation devraient être une priorité pour toutes les Sociétés nationales, car les retombées d’un accident nucléaire ignorent les frontières. «N’oublions pas que notre tragédie est celle de tous. Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons résoudre nos problèmes les plus graves.»
Pour Bazargul et d’autres femmes dans sa situation, les cours de couture de la Société du Croissant-Rouge du Kirghizistan offrent une activité précieuse en des temps difficiles, rendus plus incertains encore par les répercussions socio-économiques du Covid-19.