Un atterrissage en douceur
Pour des volontaires comme Sami Rahikainen, il est crucial d’établir une relation de confiance avec les migrants qui arrivent dans un nouvel endroit à la recherche d’une toute nouvelle vie. Voici son histoire.
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Des jardins potagers apportent une vie nouvelle aux familles quechua des hauts plateaux de Bolivie.
Nelvy a vu le jour dans une petite communauté appelée «El Villar», dans la province bolivienne de Chuquisaca, au sein d’une famille d’agriculteurs. «Mes parents et mes grands-parents cultivaient l’ail et l’oignon, raconte-t-elle. Les membres de notre communauté cultivent la terre et élèvent du bétail.»
Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que Nelvy et son mari Pastor aient, avec leurs quatre enfants, créé l’un des jardins potagers les plus riches de leur communauté. «À présent, nous avons des oignons, des carottes, de la laitue et des betteraves», énumère-t-elle en montrant les légumes multicolores qui s’amoncellent sur la table de sa cuisine.
Ce n’est pas sans mal, pourtant, que la famille a pu ces dernières années cultiver tous ces légumes nutritifs, ainsi que d’autres plantes médicinales, comme la camomille et la verveine citronnelle. «Dans ces hautes vallées, nous subissons de fortes chutes de neige et des sécheresses qui limitent notre production, explique-t-elle. La sécheresse frappe aux périodes où il devrait pleuvoir, et les précipitations arrivent pendant la saison sèche. Et il arrive même que la neige tombe alors que nous sommes en période de récoltes. Tout cela nous a rudement éprouvés.»
Les changements climatiques ne sont pas la seule menace pour le bien-être des familles quechuas dans la région. La pauvreté, la malnutrition, l’analphabétisme, la mortalité infantile élevée et l’espérance de vie réduite sont la norme dans ces zones où il faut parfois des heures de marche pour gagner le poste de santé le plus proche.
«La sécheresse frappe aux périodes où il devrait pleuvoir, et les précipitations arrivent pendant la saison sèche. Et il arrive même que la neige tombe alors que nous sommes dans la saison des récoltes. Tout cela nous a rudement éprouvés.»
Nelvy Zarate Cerezo,
dirigeante communautaire à El Villar, San Blas, Bolivie.
En dépit des difficultés, les habitants de ces régions savent s’organiser. Grâce à la coordination d’organisations communautaires, des personnes qui connaissent le terrain, les habitants et la culture locale se sont attelées à la tâche, nouant des partenariats et lançant des projets afin de surmonter ces problèmes de manière durable.
La Croix-Rouge suisse a tiré parti de cette énergie pour mettre en place des solutions pérennes, en associant une série d’institutions locales, des écoles aux centres de santé et aux autorités locales. «Il s’agit d’un projet très concret, dans lequel nous collaborons directement avec les familles, à l’échelle locale, pour améliorer leur bien-être ainsi que leur accès aux services de santé et à la nourriture», explique Roger Serrudo Leaño, conseiller de projet de la Croix-Rouge suisse. «Si l’on songe à l’avenir, seule l’autonomie des populations peut apporter une solution durable.»
L’une des collaborations les plus réussies concerne les jardins potagers que la Croix-Rouge suisse a aidé à soutenir dans 120 communautés, en permettant aux habitants de diversifier leurs moyens d’existence tout en cultivant des plantes plus résistantes face à l’évolution des conditions climatiques. Certains ont même créé des étangs à poissons qui fournissent une source régulière de protéines animales, alors que les changements climatiques rendent plus difficile l’élevage du bétail.
L’importance de l’hygiène et du lavage des mains pour la prévention des maladies — en particulier durant la pandémie de Covid-19 — a fait partie intégrante de chaque projet. En plus d’améliorer les systèmes d’irrigation pour les projets de potagers, les communautés ont aussi amélioré et protégé les sources d’eau essentielles servant à leur propre consommation.
«Aujourd’hui, au menu : carpe au four et salade de betteraves», annonce Nelvy, pleine d’entrain, en s’apprêtant à récolter tous les ingrédients de ce plat bolivien traditionnel dans son potager familial. Pastor, pendant ce temps, s’affaire, le filet à la main, pour pêcher, directement dans l’étang familial, de petites carpes qui serviront à préparer le dîner.
Ces apports nutritionnels supplémentaires arrivent à point nommé. Pendant la pandémie, les enfants les plus âgés de Nelvy et Pastor ont perdu leur emploi dans les zones urbaines de la région et ont dû regagner le foyer familial. Naguère, il aurait été difficile pour toute la famille, réunie sous un seul toit, de se nourrir correctement; avec le potager et l’étang à poissons, il y a assez à manger pour tous.
Ce couple plein d’enthousiasme joue maintenant un rôle directeur pour la communauté d’El Villar. Nelvy et Pastor ont appris et vécu par eux-mêmes le potentiel de la résilience et de l’adaptation malgré les difficultés dues aux conditions climatiques extrêmes. Ils collaborent maintenant avec les autorités locales afin d’intégrer et de multiplier les jardins potagers et les étangs à poissons dans de nouveaux lieux de la communauté.
Comme l’explique Roger Serrudo, «Cette famille a obtenu d’excellents résultats; ils sont énergiques, résilients, autonomes et exploitent leurs ressources de manière durable. Nous espérons que leur exemple inspirera d’autres familles, avec les mêmes résultats.»
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