vc_edit_form_fields_attributes_vc_ L’odyssée d’un père et de son fils – Croix-Rouge Croissant-Rouge

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L’odyssée d’un père et de son fils

Par le passé, Juan travaillait tellement qu’il ne voyait guère son fils Santiago. Père et fils ont pris la route en quête d’une vie meilleure.

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Juan, 28, and his son Santiago continue their journey to Bogota after leaving Venezuela through the highlands where temperatures drop down to 5-0 °C. Pamplona, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros


**Note: Not for commercial use. Editorial use only. No Book Sales. Mandatory credit/byline. Not for sale for marketing or advertising campaigns. Image to be distributed exactly as supplied. No archive. All rights and copyright retained by photographer. No Syndication. No third-party distribution. Photo to be used only with the original story.

Dès son arrivée en Colombie au mois d’octobre dernier en compagnie de son fils Santiago, Juan s’est lancé à la recherche d’un travail pour survivre. Laissant derrière eux Cucuta, la ville frontière, et sa chaleur écrasante, père et fils ont entrepris de parcourir à pied des kilomètres de routes de montagne sinueuses, en passant par la ville de Pamplona, dans le froid et la pluie, puis franchissant des cols de montagne et des vallées verdoyantes avant qu’un camionneur leur fasse franchir le Paramo de Berlin, le haut plateau glacial qui forme la section la plus dure de la route menant à Bucaramanga.

Juan, 28, and his son Santiago take a rest hoping to get a lift to take them across the paramo between Cúcuta and Bucaramanga. The highlands where temperatures drop down to 5-0 °C. Pamplona, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros



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Juan raconte leur histoire : «à Valencia, je conduisais un autobus, mais au bout du compte, je ne gagnais tout simplement pas assez d’argent. Le véhicule ne m’appartenait pas et quand il tombait en panne, les réparations prenaient parfois une semaine ou davantage, car les pièces détachées sont difficiles à trouver. Pendant ce temps, je n’étais pas payé, et ces périodes devenaient de plus en plus longues.

Juan, 28, and his son Santiago continue their journey to Bogota after leaving Venezuela through the highlands where temperatures drop down to 5-0 °C. Pamplona, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros




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«Nous sommes arrivés en Colombie le 31 octobre, le jour de mon anniversaire. Santiago avait de la fièvre et les choses se présentaient mal. Jamais je n’aurais pensé que nous aurions à marcher si longtemps. À Cucuta, j’ai ramassé des cannettes en aluminium dans les rues pendant quelques jours afin de les revendre pour le recyclage et gagner ainsi un peu d’argent, mais j’emmenais toujours Santiago avec moi, faute d’autre solution. Grâce à cet argent, j’ai pu louer une pièce que nous partagions avec trois autres personnes.»

Santiago, 3 years-old, helps his father hitch a ride to help them cross the paramo between Cúcuta and Bucaramanga, where temperatures drop down to 5-0 °C. Pamplona, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros



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«Nous voyageons en groupe pour des raisons de sécurité, mais cela ne va pas sans mal : tout le monde ne progresse pas à la même allure, et parfois nous sommes séparés car certains réussissent à se faire emmener en voiture. Il n’est pas facile de rester groupés. Nous avons eu la chance de franchir le Paramo en camion. J’ai entendu dire que des gens y étaient morts de froid.

Juan, 28, kisses his son Santiago, after a truck offered them to take them to Bucaramanga. Norte de Santander, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros



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«Un ami, me voyant porter Santiago, m’a proposé de m’aider en prenant ma valise, mais ensuite j’ai pu faire un bout de trajet en voiture, et pas lui. À présent, c’est lui qui a nos affaires et surtout mon bien le plus précieux, mon passeport.

Juan, 28, holds his son Santiago, after a truck offered them to take them to Bucaramanga. Norte de Santander, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros



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«Un jour, un camion s’est arrêté, mais le chauffeur a annoncé qu’il ne prenait que les femmes et les enfants, alors j’ai confié Santiago à une femme pour les retrouver plus loin. Je n’étais pas tranquille, parce qu’on entend parler d’enlèvements d’enfants dans la région, mais finalement tout s’est bien passé. Santiago réclame souvent sa mère, qu’il n’a pas vue depuis deux mois.

Juan feeds Santiago during their long journey to Bogota. “At least people can help us here”, says Juan. “In Venezuela, people see us walking pass, but they don’t have anything [food or clothing] to offer us”. Norte de Santander, Colombia. Nov. 12, 2018. ©Erika Piñeros



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«Moi aussi, mon pays me manque : la nourriture, la culture, le climat. Mais je me rends compte qu’il faut que je m’habitue. Nous ne serons probablement pas de retour chez nous de sitôt.

Juan and Santiago stare at the candy dispensers at a mall in Bucaramanaga. Santander, Colombia. Nov. 13, 2018. ©Erika Piñeros



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«Au Venezuela, je travaillais des premières heures de la matinée jusqu’à tard dans la nuit et je ne voyais guère mon fils. C’est pourquoi, malgré toutes les difficultés, je suis quand même content de passer du temps avec lui. Pour lui, c’est une grande aventure. Il commence même à apprendre comment faire signe aux automobilistes pour leur demander de s’arrêter.»

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