Un atterrissage en douceur
Pour des volontaires comme Sami Rahikainen, il est crucial d’établir une relation de confiance avec les migrants qui arrivent dans un nouvel endroit à la recherche d’une toute nouvelle vie. Voici son histoire.
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Comment aider autrui à faire face aux répercussions psychologiques et mentales d’une situation de crise.
Charity a pris la fuite dès les premiers coups de feu. «J’ai senti les balles dans ma chair», dit-elle en évoquant ce jour de l’année dernière où des combattants armés ont fait irruption dans son village. «Je me suis retournée et j’ai vu des gens s’écrouler au sol. Mon mari était parmi eux. Je l’ai vu s’effondrer, mais je ne pouvais rien faire.»
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Cette femme de 36 ans, mère de sept enfants, a trouvé refuge dans un camp créé par les Nations Unies dans la ville de Wau (Soudan du Sud). Mais ces scènes de violence continuent de la hanter. «Pendant longtemps, je continuais à entendre les coups de feu dans ma tête : pan, pan, pan. Tout le temps. Comme dans un cauchemar. J’entendais les détonations, alors même qu’il n’y avait pas d’armes autour de moi.»
Pour Charity, le chagrin est toujours présent, mais ses douleurs et ses symptômes se sont un peu atténués grâce aux séances de soutien organisées par une organisation locale, le Women Development Group (WDG), avec l’aide du CICR. Ces séances mêlent la thérapie de groupe, des activités qui permettent aux femmes de gagner un peu d’argent et beaucoup d’affection de la part de Sidonia Paul, une responsable de terrain du WDG formée au soutien de groupe aux victimes de la violence.
«Cette aide n’a rien à voir avec une distribution de vivres, dit-elle. Une fois la nourriture consommée, le problème n’est pas résolu. En revanche, si l’on aide à régler un problème psychologique, la personne peut apprendre à se procurer des vivres elle-même, pour elle et pour sa famille.»
Ces séances de soutien sont un exemple parmi d’autres de la manière dont les organisations d’assistance intègrent les mesures de santé mentale et de soutien psychosocial dans leurs interventions humanitaires.
Des mesures de ce type existent depuis de nombreuses années, mais elles étaient administrées dans les situations d’urgence de manière relativement occasionnelle. De nos jours, presque toutes les interventions d’urgence de grande ampleur comportent une forme ou une autre de soutien à la santé mentale ou d’aide psychosociale. La majorité des experts conviennent que ces activités devraient être élargies et mieux intégrées dans les interventions en situation de crise.
«Après une catastrophe, les gens savent que nous devons leur fournir des vivres, des couvertures et un lieu où passer la nuit», explique Eliza Cheung, psychologue clinicienne et experte en premiers secours psychologiques, qui travaille pour le Centre de soutien psychosocial de la FICR au Danemark et pour la Croix-Rouge de Hong Kong comme psychologue secouriste. «Toutefois, pour répondre vraiment à l’ensemble de leurs besoins, il faut se préoccuper aussi de leur santé mentale et de leurs problèmes psychosociaux.»
«Nous avons vu des cas où les survivants reçoivent des vivres, mais ont totalement perdu l’appétit, explique-t-elle. Ou alors, nous fournissons un abri, mais les personnes hébergées ne peuvent dormir à cause des “flashbacks” et des souvenirs qui les hantent.»
Insomnie, angoisse paralysante, anxiété chronique : tels sont quelques-uns des symptômes qui peuvent empêcher les gens de retrouver une existence normale. Fadimata Touré, de la région de Tombouctou, au Mali, travaillait dans son échoppe en 2012 quand des membres d’un groupe armé ont menacé de l’arrêter parce que son habillement ne correspondait pas à leur conception de la charia.
«Des hommes armés sont sortis du véhicule et m’ont ordonné de les suivre, raconte-t-elle. J’ai eu si peur que j’ai été prise de vomissements.»
Les aînés locaux ont finalement obtenu sa libération, mais elle restait en proie à une peur tenace. «J’avais des cauchemars incessants, je ne pouvais plus dormir. Je repensais constamment à ce qui s’était passé. J’ai perdu l’appétit, j’étais tendue en permanence. J’avais du mal à sortir de chez moi. Tout se passait comme si ma vie était en suspens.»
C’est alors qu’elle apprit que le CICR aidait les personnes qui éprouvaient des problèmes psychologiques dus au conflit. Elle prit rendez-vous.
«J’ai eu le sentiment que l’on me libérait d’un lourd fardeau pesant sur mes épaules», dit-elle. Après quelques séances, elle retrouva la confiance nécessaire pour reprendre son travail. «J’ai recommencé à sortir et à voir des gens. J’ai retrouvé le sommeil, et cet incident a cessé de m’obséder.»
La santé mentale et l’aide psychologique n’effacent pas les souffrances, mais des techniques simples, comme des exercices de respiration, peuvent aider les gens à faire face à des réactions de détresse telles que cauchemars, angoisses ou maux de tête. «Ils peuvent encore faire des cauchemars, mais ils savent comment retrouver le sommeil plus aisément», explique Eliza Cheung.
Les experts insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas, au lendemain d’une crise, de proposer un traitement psychologique ou une psychothérapie, qui amènent à rechercher les causes profondes de troubles précis. Ce type de soins n’aurait sa place qu’à un stade ultérieur, en cas de besoin, une fois passée ou apaisée la réaction immédiate au traumatisme.
«Inciter les victimes à se remémorer les détails atroces d’une expérience choquante peut provoquer un traumatisme secondaire, relève Eliza Cheung. Les premiers secours psychologiques ne consistent pas à revenir sur ces souvenirs, sauf si la personne en ressent le besoin. Dans ce cas, nous apportons une écoute active et un soutien émotionnel. Si la personne préfère ne pas parler, nous allons plutôt nous concentrer sur ses besoins immédiats et présents.»
Il ne faut pas oublier, ajoute l’experte, que même des mois après une catastrophe ou une crise, nombreuses sont les personnes qui souffrent encore de troubles traumatiques. Ainsi, après le tremblement de terre de 2015 au Népal, des habitants ont dû ériger des abris temporaires tout près de leurs maisons détruites.
Comme l’explique Eliza Cheung, «les gens passaient tous les jours devant les décombres de leur ancien logis et disaient : “C’est ici que j’ai trouvé le corps sans vie de mon enfant. Passer ici et voir ce lieu chaque jour m’angoisse vraiment, comme si j’étais ramené au moment précis où la terre a tremblé.”
Comment faire pour apporter une aide psychologique réelle et efficace, adaptée aux besoins, à des populations nombreuses dans des endroits où les systèmes de santé sont insuffisants, inexistants ou totalement désorganisés par la crise ?
La Syrie, par exemple, disposait avant la guerre d’un système de santé efficace, doté de psychologues et de psychiatres travaillant dans les services de santé publics comme dans le secteur privé. Aujourd’hui, le système sanitaire est en grande partie détruit et la plupart des professionnels ont fui à l’étranger.
Pour des millions de Syriens assiégés, déplacés ou vivant dans d’autres pays, il est très malaisé de trouver de l’aide. Les systèmes de santé des pays voisins, qui fonctionnaient déjà à la limite de leurs capacités avant le conflit, ne sont pas en mesure de faire face à cette demande accrue. Les organisations humanitaires et les organisations non gouvernementales (ONG) locales travaillent d’arrache-pied pour combler les lacunes.
«Nous n’avons pas assez de personnel pour faire face, et de ce fait de nombreuses personnes ne reçoivent aucune assistance», reconnaît Martha Bird, conseillère au Centre pour le soutien psychosocial de la FICR à Copenhague, qui coordonne les travaux de recherche sur une série d’interventions psychologiques modulables proposées par l’Organisation mondiale de la Santé.
«Ces interventions visent généralement à changer le prestataire de l’assistance. Ainsi, au lieu de recourir à des psychologues professionels, des réfugiés syriens qui ne souffrent pas de problèmes aigus de santé mentale peuvent être formés pour offrir ces services. C’est un modèle d’entraide entre pairs.»
Des essais de contrôle randomisés avec des réfugiés syriens sont en cours dans huit pays (Allemagne, Égypte, Jordanie, Liban, Pays-Bas, Suède, Suisse et Turquie): ils ont pour objet d’établir si les interventions de ce type donnent de bons résultats. Si tel est le cas, l’idée serait d’en faire profiter un groupe bien plus large.
«Nous espérons pouvoir ainsi traiter les problèmes de santé mentale d’un grand nombre de personnes, à un coût nettement inférieur et avec davantage de soignants, explique Martha Bird. Il faut toutefois rester très prudent et limiter cette intervention aux bénéficiaires appropriés. Les personnes suicidaires, par exemple, qui ont besoin de soins bien plus importants, doivent être exclues de ce modèle.»
La supervision est non moins essentielle. Dans un scénario type, quatre demandeurs d’asile syriens pourraient travailler dans une ONG, flanqués d’un cinquième superviseur qui serait un psychologue syrien et d’un sixième qui serait un psychologue du pays hôte. «Ils s’assureraient que les soignants eux-mêmes vont bien et qu’ils appliquent correctement les consignes», explique Martha Bird.
Les Sociétés nationales ne sont pas en reste. Aux termes d’un accord de coopération conclu avec l’UNICEF, la Société du Croissant-Rouge turc forme de jeunes volontaires turcs et syriens pour travailler avec les enfants dans des dizaines d’«espaces d’accueil pour enfants et adolescents» créés dans de nombreux camps et centres urbains, où les enfants peuvent s’exprimer librement et en toute sécurité.
Selon deux psychologues qui ont étudié les résultats de ces initiatives, les espaces d’accueil des enfants offrent aux jeunes — qui ont subi de graves traumatismes et qui continuent à vivre des existences marquées par de fortes restrictions — la possibilité de redevenir pleinement enfants.
«Certains enfants vivent dans des camps depuis plus de quatre ans, derrière des clôtures, sans le moindre contact avec l’extérieur», ont écrit les deux psychologues dans un rapport de 2016. Quant à ceux qui résident dans des villes, ils habitent des logements surpeuplés et sont confrontés à un harcèlement quotidien et à un avenir lourd d’incertitudes.
Les volontaires ne peuvent pas régler tous ces problèmes, mais le fait que les jeunes volontaires turcs puissent s’entretenir avec les enfants réfugiés (en arabe ou, dans certains cas, en kurde) fait qu’à tout le moins, les enfants peuvent être écoutés. Quant aux jeunes volontaires syriens, ils sont encore plus proches d’eux sur le plan culturel. «De ce fait, le travail devient un processus de guérison pour les enfants, mais aussi pour les jeunes», écrivent les psychologues.
Selon la Société du Croissant-Rouge turc, environ 2500 volontaires ont été formés à ce jour et quelque 377000 enfants ont déjà bénéficié des espaces d’accueil qui leur sont destinés. Les auteurs concluent cependant que pour répondre aux besoins, le nombre de ces espaces dans les camps et les zones urbaines doit être fortement augmenté.
Les auteurs recommandent aussi d’engager davantage de psychologues-conseils et de travailleurs sociaux, car les activités et les espaces sécurisés ne permettent pas, à eux seuls, de répondre à des problèmes de santé mentale plus graves.
Étant donné les contraintes financières et autres, cependant, le renforcement des interventions ne repose sans doute pas sur le déploiement, par les organisations humanitaires, d’armées de psychologues ou de volontaires dans chaque situation d’urgence. Milena Osorio, coordonnatrice des programmes de santé mentale et de soutien psychologique pour le CICR, considère qu’une solution pourrait consister à collaborer, à l’échelon local, avec les organisations, les services de santé, les écoles et les prestataires de services sociaux déjà à l’œuvre dans les zones touchées.
Étant donné les contraintes financières et autres, cependant, le renforcement des interventions ne repose sans doute pas sur le déploiement, par les organisations humanitaires, d’armées de psychologues ou de volontaires dans chaque situation d’urgence. Milena Osorio, coordonnatrice des programmes de santé mentale et de soutien psychologique pour le CICR, considère qu’une solution pourrait consister à collaborer, à l’échelon local, avec les organisations, les services de santé, les écoles et les prestataires de services sociaux déjà à l’œuvre dans les zones touchées.
Avec une formation appropriée, ces agents locaux peuvent identifier les problèmes qu’ils sont en mesure de prendre en charge et aiguiller vers des spécialistes les cas qu’ils ne peuvent pas traiter eux-mêmes. Connaissant la culture et les langues locales, ils sont mieux à même de renforcer la connaissance et la confiance à l’égard de services qui, dans de nombreuses cultures, demeurent fort mal connus.
De fait, des psychologues conseil comme Bakitta Walet Bettou, qui travaille dans un centre de santé de référence à Kidal (Mali), doivent souvent faire face à des questions très sensibles.
«La violence sexuelle reste un sujet tabou auquel on accorde peu d’attention, bien qu’il s’agisse d’un problème on ne peut plus réel», explique-t-elle, ajoutant que la population locale, même quand elle est victime de nombreux traumatismes, ignore souvent tout des services de conseil psychologique, ou ne croit guère à leur utilité.
Autre obstacle à surmonter : les gens ne comprennent pas que ce qu’ils ressentent est normal au vu de leurs épreuves.
Ruken Hüseyin (nom fictif), mère de famille âgée de 28 ans établie en Suisse, souffre souvent d’accès de panique lorsqu’elle quitte le quartier très calme où elle vit. Une sirène d’ambulance, ou une voiture qui accélère brusquement, suffisent à la replonger dans les moments les plus tragiques de son existence.
Fort heureusement, elle a eu connaissance des services proposés par la Croix-Rouge suisse aux personnes victimes de la torture ou touchées par la guerre. Dans un atelier de thérapie de groupe pour femmes, entourée d’immigrés de fraîche date, de demandeurs d’asile ou de réfugiés d’Érythrée, de Sri Lanka et de Syrie, elle se sent comprise. «C’est la première fois que je me dis que je ne suis peut-être pas folle, après tout.»
Or, ses réactions n’ont rien à voir avec la folie. Milena Osorio le dit clairement : «n’importe qui réagirait de la même manière». Le problème réside dans le fait que dans de nombreuses cultures, il est très mal vu de montrer des faiblesses psychologiques et de se faire soigner.
«C’est l’un des rares domaines dans lesquels demander de l’aide n’est pas vu comme quelque chose de positif, explique-t-elle. Il est donc très difficile, d’une part de vivre avec le problème, et d’autre part de recevoir une assistance.»
Il faut donc absolument changer les mentalités, conclut Milena Osorio. «S’il devenait moins difficile de dire “je vais demander de l’aide car j’en ai besoin”, toutes ces personnes qui souffrent en silence pourraient recevoir l’assistance qui leur est nécessaire.»
Parmi ces personnes, Hana El-Ali, originaire de Halab (Syrie) et âgée de 30 ans. Avec sa famille, elle a fui la famine et la guerre en Syrie, pour trouver refuge dans un camp au Liban. Profondément marquée par ce qu’elle a vécu, elle était, comme elle le dit elle-même, «dans un état psychologique épouvantable». Renfermée, amaigrie, elle avait perdu toute capacité de faire face, et même de rire.
«Je vivais parmi les autres, mais en réalité seul mon corps était présent. Je ne pouvais pas dormir : dès que je fermais les yeux, je me réveillais en sursaut, constamment angoissée. J’essayais de pleurer, mais rien à faire : les larmes refusaient de couler.»
Pendant un certain temps, la peur du regard de sa famille, de ses amis et de ses voisins l’ont empêchée de demander de l’aide. Grâce à son mari, elle a trouvé le courage nécessaire. «Au début, raconte-t-elle, les gens disaient “si elle voit un psychiatre, c’est qu’elle est folle”. Mais je leur ai expliqué qu’on peut voir un médecin sans être fou.»
Ils ont finalement été convaincus par le changement qu’ils ont constaté par eux-mêmes. «J’ai retrouvé la capacité de rire, j’ai pu à nouveau jouer avec mes enfants et sortir», explique-t-elle.
Les secouristes ont besoin, eux aussi, d’un soutien psychologique et émotionnel. «La plupart des interventions ou des programmes [de soutien psychosocial] sont destinés au grand public, mais nous oublions les prestataires de services : les volontaires», dit Kinan Aldamman, psychiatre clinicien et ancien coordonnateur psychosocial pour le Croissant-Rouge arabe syrien.
«Les volontaires sont issus de la même communauté que les personnes auxquelles ils viennent en aide», explique le psychiatre, qui rédige une thèse de doctorat au Trinity College de Dublin (Irlande) sur les besoins psychologiques des volontaires, fondée sur sa propre expérience en Syrie. «Les volontaires vivent donc les mêmes expériences stressantes que le reste de la communauté, mais on leur demande de se montrer compatissants et de fournir des services à la population avec des moyens très limités.»
Après avoir constaté par lui-même les effets de ce stress, Kinan Aldamman a contribué à créer, avec le CICR, un programme de soutien par les pairs dans le cadre duquel les volontaires du Croissant-Rouge arabe syrien sont formés à offrir un soutien psychosocial de base à leurs collègues.
Il espère que ses études, qui bénéficient de l’appui du Centre de soutien psychosocial de la FICR, aideront les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à améliorer leurs propres systèmes de soutien aux volontaires.
«Les secouristes volontaires fournissent des premiers secours matériels après une attaque ou une explosion; ils sont formés à cela. En revanche, ils offrent aussi des premiers secours psychologiques, alors qu’ils manquent souvent de formation dans ce domaine», explique-t-il, en ajoutant que c’est là, pour les volontaires, une source de stress supplémentaire.
«Ils éprouvent un sentiment de responsabilité très fort à l’égard des survivants, ce qui les amène parfois à s’impliquer trop profondément dans leurs destinées et à s’exposer à des traumatismes par procuration, ou à d’autres formes de stress extrême.»
Le monde humanitaire prend progressivement conscience du besoin considérable de soutien psychosocial et de services de santé mentale pour toutes les personnes touchées par les crises. Pour Avril Patterson, qui a travaillé comme coordonnatrice de santé du CICR en Syrie pendant quatre ans, cette attention n’a que trop tardé.
«La santé mentale doit être intégrée aux interventions d’urgence dès le départ, affirme-t-elle. Quand on voit quelqu’un qui a du mal à se tenir debout, on n’attend pas qu’il tombe pour lui offrir un siège.»
Aldamman hopes his studies, supported by the IFRC’s PSS Centre, will help Red Cross and Red Crescent National Societies improve their own volunteer support systems.
“First-aid volunteers provide physical first aid after an attack or an explosion, which they are trained to do, but they also provide psychological first aid, for which they often lack training,” he says, adding that this can cause additional stress on the volunteers.
“They have a strong feeling of responsibility towards the survivors so they sometimes get too deeply involved in their stories, which makes them vulnerable to vicarious trauma or other extreme stresses.”
Slowly, the humanitarian sector is waking up to the great need for mental health and psychosocial support for all people affected by crisis. Avril Patterson, who worked as health coordinator for the ICRC in Syria for four years, says that attention is long overdue.
“We need to look at mental health as part of emergency response,” she says. “We need to integrate it from the beginning. If you see someone struggling to stand up, you don’t wait until that person falls over to offer them a seat.”
L’histoire de deux migrants qui cherchent leur voie sous la menace constante du Covid-19, dans un monde où ils sont considérés comme des «clandestins», coupés de leurs amis, de leur famille et privés des prestations sociales de base.